Il y a de nombreuses raisons d'adopter une alimentation végétarienne : des raisons physiques, spirituelles, psychologiques et macro-économiques.
Raisons physiques. L'alimentation végétarienne est bonne pour la santé. Elle prévient de nombreuses maladies, comme les maladies cardio-vasculaire. Elle allège le travaille de digestion. Elle favorise l'activité des organes d'élimination.
Raisons psychologiques. Le développement personnel est exigeant. Il demande avant tout d'être en bonne santé physique. L'alimentation végétarienne apporte cette solidité. Il y a une connection évidente entre le corps et l'esprit. Si le corps est dérangé par une alimentation lourde ou irritante, l'esprit ne s'occupera que de cette lourdeur et de cette irritation. Il n'ira pas plus loin.
Raisons spirituelles Le développement spirituel passe par la relation au monde et donc par la relation avec les êtres qui le composent. Dans ce cheminement, ahimsa, la non-violence, apprend que leur nuire, c'est comme nuire à soi-même. L'état d'équanimité donne un regard qui met tous les êtres au même niveau d'égalité, dans une fraternité universel. Les états élevés font participer à une conscience universelle commune. Être végétarien s'accorde à ces expériences.
Raison macro-économiques. Elles sont simples à comprendre quand on sait que la viande nécessite plus de surfaces agricoles que les végétaux pour être produite. Vue la population mondiale, il est économiquement plus pertinent de produire une alimentation végétarienne.
Cependant! Ne changez pas d'alimentation parce c'est logique ou raisonnable ou par idéologie. Vous passeriez d'erreurs à d'autres erreurs. Changez parce que vous sentez que c'est bon pour vous, pour votre environnement proche et pour la planète. Ahimsa, la non-violence est plus un état intérieur qu'un précepte moral que l'on doit s'imposer de l'extérieur. Il vaut mieux développer un état d'esprit et des conditions qui soient en accord et permettent cette alimentation.
Le mental ne peut penser qu’à une chose à la fois. La digestion est le résultat de milliards de réactions chimiques simultanées. Aucun médecin, aucun diététicien, ne peut vous dire ce qui se passe exactement dans votre corps. Le mental peut seulement proposer et ensuite constater les réponses du corps et de l’esprit, et ajuster les propositions. Il faut donc avant tout écouter son corps et son état général. Les changements radicaux induisent des réactions de même type. Il y a donc tout avantage à changer d'habitude de manière douce. Par exemple, rien n’empêche d’introduire graduellement quelques plats, ensuite quelques repas sains, végétariens et de voir les effets et d’ajuster. On acquiert ainsi une voix intérieure qui guide les choix d’une alimentation qui convient à son tempérament et sa constitution.
Le yoga développe cette sensibilité, cette intuition. Si bien que les changements se font sans effort. On évite naturellement les aliments lourds, nocifs (en lien avec les phénomènes d'addiction). Pour "amorcer la pompe" on se dirige vers les aliments bénéfiques. Il n'y a pas d'effet boomerang comme dans les régimes que l'on s'impose par raison ou par prescription. Il n'y a pas de frustration.
L'alimentation végétarienne est aussi un des cinq principes du yoga (Swami Vishnudevananda). Elle est donc en correspondance avec un mode vie yogique. Il faut comprendre qu'il y a une interdépence des principes. Rien n'est garanti si l'on isole une pratique des autres. La relaxation, les asanas, le pranayama, la concentration, améliorent l'efficacité digestive et donc l'absorption des nutriments. En outre, ils améliorent l'efficacité dans l'action. Ils diminuent l'excitation du mental. Il y a donc moins de perte d'énergie, et donc moins la nécessité d'une grande restauration du corps. Ces pratiques font passer aussi à un autre niveau d'énergie et un autre mode de vie où l'alimentation est moins nécessaire. Il y a donc une cohérence à surveiller entre notre alimentation et notre pratique du yoga, notre mode de vie, nos activités. Par exemple un régime strictement végétarien n'est peut-être pas à conseiller a un bûcheron sans pratique qui vivrait en Alaska.
Certes, il existe de nombreuses et très bonnes raisons d'adopter un régime végétarien. Cependant pour l'adopter il vaut mieux écouter son corps que sa raison, observer comment il réagit dans la transition et dans la durée, puis ajuster en conséquence